Le trouble dissociatif de l’identité, autrefois connu sous le nom de personnalité multiple, se manifeste par la présence de deux ou plusieurs identités distinctes ou états de personnalité coexistant au sein d’un même individu. Ces ‘alters’ peuvent contrôler le comportement du sujet à tour de rôle, souvent accompagnés d’une perte de mémoire qui dépasse les oublis ordinaires. Cette condition, bien que controversée, est généralement le résultat d’un trauma sévère durant l’enfance. La prise en charge thérapeutique vise à intégrer ces différentes identités en une seule et même personne, tout en abordant les traumatismes sous-jacents à travers des stratégies comme la thérapie cognitivo-comportementale et l’hypnothérapie.
Les mécanismes du trouble dissociatif de l’identité
Le trouble dissociatif de l’identité (TDI), reconnu par l’American Psychiatric Association dans le DSM-5, se caractérise par la présence de deux ou plusieurs identités au sein d’un individu. Ces identités, ou alters, peuvent prendre le contrôle du comportement de la personne alternativement, causant une interruption de la continuité de la conscience et de l’identité. La dissociation, mécanisme central du TDI, sert de défense psychologique contre des traumatismes souvent sévères et répétés, généralement survenus durant les premières années de vie.
Les symptômes incluent non seulement la multiplicité des identités, mais aussi des épisodes d’amnésie, où les souvenirs, les actions et les expériences ne sont pas intégrés dans la conscience de l’identité principale. Cette amnésie est plus profonde que l’oubli ordinaire et peut perturber significativement le fonctionnement quotidien et les relations interpersonnelles.
Un concept clé dans la compréhension du TDI est l’attachement désorganisé, souvent observé chez les individus ayant vécu des traumatismes. Cette forme d’attachement se développe lorsque le système d’attachement de l’enfant est perturbé par des expériences de négligence ou d’abus, poussant à la fragmentation de l’identité en tant que mécanisme d’adaptation.
Dans la quête des meilleures directives de traitement pour le trouble dissociatif de l’identité selon l’ISSTD, la psychothérapie se présente comme un élément central. Elle se doit d’être adaptée à la complexité de la condition, en prenant en considération les multiples facettes et les histoires des alters, et en visant à une intégration fonctionnelle ou, dans certains cas, à une cohabitation harmonieuse des différentes identités.
Stratégies thérapeutiques et accompagnement des alters
Le traitement du trouble dissociatif de l’identité (TDI) repose essentiellement sur la psychothérapie, dont l’objectif est de faciliter la communication et l’intégration des alters. Les stratégies thérapeutiques doivent être adaptées à chaque patient, car la nature et le nombre des identités dissociées varient grandement. L’approche psychodynamique, recommandée par l’International Society for Study of Dissociation, met l’accent sur la compréhension des interactions entre les différentes identités, ainsi que sur le travail des souvenirs et des émotions liés aux traumatismes antérieurs.
Les phénomènes de transfert et de contre-transfert sont d’une importance fondamentale dans la thérapie des personnes atteintes de TDI. Le transfert se réfère aux projections inconscientes du patient sur le thérapeute, tandis que le contre-transfert désigne les réactions émotionnelles du thérapeute face à ces projections. Ces interactions complexes nécessitent une vigilance et une formation spécialisée du thérapeute pour maintenir une relation thérapeutique stable et efficace.
Dans la pratique, le thérapeute doit souvent établir un dialogue avec les différents alters, reconnaissant leur existence et leur rôle dans l’économie psychique du patient. L’établissement d’un rapport de confiance avec chaque identité est fondamental, car il permet de naviguer dans les dynamiques internes complexes et d’aborder en sécurité les souvenirs traumatiques. Cette reconnaissance valide l’expérience du patient et peut contribuer à réduire les conflits internes et les dissociations.
Bien que la psychothérapie constitue la pierre angulaire du traitement, l’accompagnement peut aussi inclure des interventions médicamenteuses pour gérer les symptômes comorbides tels que l’anxiété, la dépression ou les troubles du sommeil. Ces interventions pharmacologiques, lorsqu’elles sont jugées nécessaires, doivent être finement ajustées et intégrées dans un plan thérapeutique global, toujours avec l’objectif d’améliorer la qualité de vie du patient et de favoriser une meilleure cohésion interne.